10 mesures contre les cancers chez les pompiers

Un rapport sénatorial recommande une série de dix interventions immédiates visant à sauvegarder les pompiers contre le danger croissant de contracter un cancer.

Ce rapport a été rédigé le 29 mai dernier par les sénatrices Anne-Marie Nédélec et Émilienne Poumirol sur les initiatives gouvernementales concernant les cancers chez les pompiers.

Le côté positif: les législatrices notent que malgré l’absence de données officielles, le risque de cancer associé au métier de sapeur-pompier est maintenant internationalement reconnu (par le Centre international de recherche sur le cancer – CIRC). Elles constatent également que la France a fait des avancées dans la simplification de la reconnaissance des maladies professionnelles et la prévention des risques au sein de la fonction publique.

Cependant, elles critiquent le manque d’engagement politique, la complexité administrative et le déficit de ressources, qui entravent la mise en œuvre de mesures concrètes. Elles soulignent que les actions de prévention et de réparation sont encore insuffisantes, regrettant que seulement deux types de cancers soient présumés liés au service, et que ceux-ci sont probablement sous-déclarés. De plus, elles pointent du doigt les failles importantes qui affaiblissent le suivi de l’exposition des pompiers aux agents cancérigènes. Elles déplorent également le retard dans le développement d’équipements de protection individuelle adaptés.

Face à ces constats, les sénatrices avancent “dix actions prioritaires” pour renforcer la protection des sapeurs-pompiers. Elles préconisent la création d’un “modèle national de fiche d’exposition aux risques spécifiques au métier de sapeur-pompier”. Cette fiche, que les Services départementaux d’incendie et de secours (Sdis) devraient remplir après chaque intervention présentant un risque sanitaire ou annuellement, serait intégrée au dossier médical de chaque pompier. Pour détecter au plus tôt les maladies, elles recommandent également que les Sdis offrent aux pompiers retraités un examen médical tous les cinq ans.

Les législatrices suggèrent aussi l’attribution d’une subvention exceptionnelle aux Sdis pour l’achat d’équipements de protection individuelle, y compris un nouveau modèle de cagoule filtrante pour les particules fines et les composés chimiques. Elles estiment peu probable que les pompiers soient équipés de manière significative dans les prochaines années sans cette aide, compte tenu des contraintes budgétaires des collectivités. Elles rappellent que le rapport de la mission Falco avait aussi recommandé de renforcer la protection respiratoire des pompiers, même lors des incendies en milieu naturel.

Enfin, elles insistent sur la nécessité d’évaluer systématiquement les droits à l’allocation temporaire d’invalidité des agents territoriaux à l’issue d’un congé pour invalidité temporaire imputable au service.

Voici le rapport en question:

r23-6411

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